CHAVOUOT 5768

Publié le par herve souhami

Chavouot 5768

 

Ils crièrent : « NAASSE VENICHMA, nous accomplirons et nous entendrons!»

Ce texte, est cité maintes fois, dans la littérature rabbinique et dans nos livres de prières, il dit le courage d’Israël s’approchant de la Loi comme on s’approche de l’absolu. Récusant ainsi toute idée de marchandage pour négocier une loi « adaptée et confortable ».

L’homme s’élève vers la Loi d’Hachem et ce n’est pas à la Loi décidée par Hachem de s’abaisser !

Tel était Israël au pied du mont Sinaï, magnifiquement dévoué à la volonté de Celui qui est unique.

Pourtant, pourtant, 40 jours plus tard, Israël s’abaissera,  s’accroupira, se prosternera devant un veau en or ! Est-ce le même peuple ?

Comment comprendre cette défaite, cette décadence 40 jours après ce moment grandiose ?

Nos sages ont toujours voulu se mesurer aux difficultés aux erreurs, aux fautes présentées par le Tanah’, pour en retirer une leçon de vie.

 Ils expliquent :

« Le sentiment de reconnaissance pour Celui qui les avait sauvés était immense. Aucun effort, aucun sacrifice ne pouvait les faire reculer, ils étaient tous prêts à se vouer à être fidèle à Celui qui a créé le monde et qui les a délivré de Mitsraïm. »

Mais le quotidien, les petites difficultés  de tous les jours usent, épuisent le sens des grands engagements L’être humain, ne sent plus souffler sur lui, le souffle de la Présence divine, il est alors tenté soit :

- Par une existence facile, sans efforts, sans interdits, entièrement tournée vers la satisfaction égoïste de ses désirs

-.ou alors il recherche avec avidité quelque chose qui  puisse donner du sens, du sel à sa vie et là toutes les modes, toutes les idéologies ,toutes les promesses d’exaltation sont bonnes pour lui offrir cette évasion du quotidien devenu insupportable.

Le veau d’or, comme l’idolâtrie en général,  propose la double évasion, à la fois elle libère les interdits et en même temps, elle donne à servir, à adorer, à fêter, les nouveaux dieux, récupérant et orientant les énergies, le sens du sacrifice et du dévouement vers de nouveaux horizons. Il s’agit d’oublier, le quotidien les autres et surtout soi-même.

Le Tanah’ nous enseigne que même les plus grands, nos ancêtres, ceux qui ont résisté à l’esclavage en Egypte, qui ont vécu les miracles de la Sortie et qui ont reçu la Torah, sont vulnérables dans cette bataille du quotidien qui s’impose à chacun d’entre nous, que comme eux il faut reprendre la lutte pour être fidèle à cette Torah de vie qui elle s’occupe et s’intéresse à la vie de tous les jours.

Depuis plus de 3400 ans, malgré toutes les folies de l’histoire humaine, malgré toutes les tragédies et toutes nos erreurs, nous portons cette Loi du ciel.

Puisse cette fête de Chavouot qui se tient devant nous, être l’occasion de revivre ce Don de la Torah, d’il y a 3440ans, ce moment où les cieux ont rencontré la terre.

Puissions nous prononcer au terme du Kidouch, cette brah’a avec ferveur reconnaissance et joie :

« CHEEHEYANOU VEKIYEMANOU VEHIGIANOU LAZMAN HAZE, qui nous a maintenu en vie pour que nous puissions connaître ce jour ! »

 

Hag sameah’ pour tous !

                                                                                            Raoul Spiber
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