HOUKAT

Publié le par herve souhami

 

CHABBAT H’OUKAT


Les personnages principaux des Parachiot précédentes décèdent au cours de cette Paracha. Nous sommes au bout de cette traversée du désert qui dura donc 40 ans. La semaine encore , nous apprenions comment Moché et Aharon faisaient face à la colère des Benei Israël et cette semaine nous apprenons leur disparition. Nous en avons déjà parlé , entre ces 2 parachiot 38 ans de « Chtikat Hadibour », de silence de la parole divine.


Le point commun entre tous ces évènements c’est : «  la mort ». L’être humain si puissant, si intelligent, si efficace, est conscient de sa finitude: il est mortel. Cette prise de conscience engendre une crise , une douleur, un désespoir qui est aussi un des moteurs de la pensée, de l’étude et de la recherche.


La paracha situe précisément à cette transition, à ce passage des générations le thème de la « vache rousse », dont nous avons déjà parlé à l’occasion de Chabbat Parah.


Comment continuer, comment reprendre la marche, quand les géants qui nous accompagnèrent ne sont plus avec nous ?

C’est simple , cela parait impossible à cette nouvelle génération.

Myriam meurt et le peuple a soif, il ne bénéficie plus de la source de Myriam qui les accompagnait dans tous leurs déplacements.

Aharon meurt et le peuple est aussitôt vulnérable, il n’est plus protégé par les nuées de gloire qui les protégeaient de tous leurs ennemis.

Sans ces Tsadikim on ne peut pas vivre.

 

Le Midrach Bamidbar Rabbah décrit le désespoir d’Israël :

« A la mort d’Aharon, le peuple, attaqué par le roi de Arad, réalise que depuis la mort d’Aharon, il n’est plus protégé par les nuées de gloire » alors, rajoute le Midrach : « il retourne vers l’Egypte ! ».

Fin de la glorieuse épopée, au terme des 40 ans de vie dans le désert, aux portes d’Erets Israël , la nouvelle génération désespère elle aussi.


Mais pourtant, me diriez vous, nous connaissons le Tanah’, nous savons que l’aventure du peuple juif ne s’achève pas sur un retour en Egypte, que veut dire ce Midrach ?

 

L’aventure du peuple juif a bien sûr une suite, il triomphera de ses peurs et entrera majestueusement en Erets Israël mais le Midrach nous enseigne que cette poursuite du projet de la Sortie d’Egypte ne coule pas de source.

Il faudra combattre : la tribu de Levy, celle qui s’est déjà opposée à l’idolâtrie et au retour en Egypte au moment de la faute du veau d’or, au prix d’un immense effort luttera de nouveau et ramènera le peuple juif de sa « fuite » vers l’Egypte, alors que celui-ci a déjà reculé de huit étapes (de HOR HAHAR à MOSERA).


Cette tribu aurait due être plus démunie encore que les autres , elle est plus que toutes, fragilisée par la mort de Aharon, le chef des Levyim.

Les levyim ont compris un des enseignements de la paracha de la vache rousse et ils l’enseignent à tout le peuple et redonnent le courage et l’espoir à toutes les tribus:

«  C’est cela la Torah : un homme meurt dans sa tente.. »

La Torah éternelle donne sens , donne de la valeur aux actes des hommes qui ainsi l’accomplissent dans leur existence de mortels, elle accompagne ces combats de tous les jours et alors la même Providence, qui a protégé et soutenu les Tsadikim de la première génération , les pionniers, ne peut abandonner ceux qui prennent en charge la suite.

-Myriam, c’était l’héroïsme et le sacrifice de soi, bravant les décrets de Pharaon, elle sauve elle soigne ses enfants condamnés à mort. Pendant cette période terrible, elle convaincra son père Amram (et tout le peuple, qui suivra son exemple) de reprendre malgré toutes les horreurs de l’esclavage, sa vie conjugale pour qu’une nouvelle génération puisse naître, pour que la délivrance puisse se produire.

-Myriam, c’est cette source de joie et de confiance qui prend dans ses bagages, au moment de la Sortie d’Egypte, un tambourin, anticipant déjà les joies futures. Elle a lutté contre la mort du peuple, elle lui a apporté le courage et la joie par son mérite , une source d’eau apaisera leur soif dans le désert.

 

Aharon, celui pour qui les nuées de gloire entouraient les enfants d’Israël :

Celui qui aimait le Chalom et le poursuivait, celui qui au prix de sa vie combat les disputes, les conflits de partis, a unifié le camp d’Israël, cette unité entoure le peuple juif d’une protection de gloire qui le rend invulnérable.


Notre génération , chaque génération peut et doit produire ses Moché, ses Aharon et ses Myriam ; afin que le Peuple Juif puisse poursuivre sa marche accompagné de leurs vertus, jusqu’à la venue du Machiah’ « Bimhera Beyameinou », au plus vite, Amen !


Chabbat Chalom

Raoul Spiber



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