BEHAR

Publié le par herve souhami

BEHAR-BEH’OUKOTAI

 

 

 

C’est le dernier Chabbat de l’année consacré au Sefer Vaykra, nous y lrons les 2 dernières parachiot. La semaine prochaine, juste avant Chavouot, nous aborderons comme il se doit le Sefer Bamidbar.

 

 

Tout au long de notre étude , nous avons cherché les différentes facettes de la sainteté, tel que la Torah en parle, le sens de la Kedoucha  :

 

Il fallait dépasser une impression première, c’est un livre obsolète consacré aux rites du Temple , qui ne nous concerne plus aujourd’hui. Il fallait rechercher ce que ces textes ont à nous dire, à nous et maintenant.

 

 

J’espère que cette étude a pu donner envie de lire et de méditer ces texte ; à réaliser leur richesse et la diversité des aspects de la vie que cette conception de la Kedoucha doit éclairer.

 

 

La parachat Behar : va aborder le domaine le plus étranger a priori à la Kedoucha , le domaine où le souci de soi est exacerbé, où l’autre est un concurrent, où le frère devient un ennemi, c’est celui de la « sacro-sainte » économie.

 

 

Nous allons trouver dans cette paracha le devoir de respecter la propriété de l’autre, l’interdiction  de  voler et d’escroquer qui que se soit :

 

Qu’il soit juif ou  non- juif ou même idolâtre.

 

 

Mais le respect des biens d’autrui fait partie du respect d’autrui que je ne dois pas léser, car il a lui aussi été créé à la ressemblance d’Hachem .

 

Nous retrouvons ce principe ans toutes les sociétés, il participe de sa stabilité, il maintient l’ordre établi mais cela aussi peut se révéler monstrueux :

 

 

« Ce qui est à moi est à  moi et ce qui est à toi est à toi » c’est l’homme moyen, le benoni, qui ne porte pas atteinte aux biens d’autrui mais qui ne lui  cède pas non plus ses biens, nous enseigne le chapitre V des Pirkey Avot consacré à ce Chabat ça a l’air banal, mais la Michna rapporte un second avis : certains disent : « C’est Sodome ».

 

A Sodome , on avait ériger cette banale manière d’être, en principe, surtout ne pas s’impliquer dans la vie des autres : « ni on vole , ni on donne » .

 

On a sacralisé le principe de la propriété en devenant totalement individualistes, intervenir pour soulager la misère des autres était un crime :

 

« On se fragilise tous en soutenant le faible », Sodome n’est pas si loin de nous,  c’est l’ultra libéralisme avant la lettre, qui nous commande de rester indifférent à la souffrance d’autrui.

 

 

 

Il  ne s’agit pas donc dans l’interdiction du vol et de l’escroquerie de sacraliser la propriété privée, d’en faire une divinité à laquelle nous devons tout sacrifier il s’agit simplement de respecter mon semblable en interdisant toutes les formes de violences, en proscrivant tout ce qui pourrait blesser autrui

 

« lo tonou »

 

 

Le Yovel :

 

Dans cette paracha , nous apprenons que lorsque le peuple juif sera rassemblé sur sa terre chacun recevra une part  égale d’Erets Israel, il s’agit d’une égalité économique ; aux temps bibliques la production, le P.N.B. c’était la production agricole, avoir une part égale dans la terre d’Israël, c’était avoir une place égale dans la vie économique du pays.

 

Il arrivait forcément que des inégalités apparaissent, selon les compétences et l’attention que chacun accordait à sa parcelle ; l’égalité n’empêche pas la liberté individuelle, elle n’interdit pas l’initiative personnelle qui peut parfois sourire de manière inégale.

 

 

Mais attention, quand une partie de la population devient pauvre , quand elle est obligée de vendre sa terre, quand elle va se vendre pour nourrir sa famille en travaillant la terre des autres ; il y a danger :

 

Le peuple juif qui vit sur cette terre perd son unité , oublie ce qu’il devait retenir de son expérience d’esclavage en Egypte et des leçons de la Sortie d’Egypte.

 

Il sera jugé sur sa capacité de solidarité, de fraternité, envers les faibles :

 

le pauvre, l’émigré, la veuve et l’orphelin.

 

La Torah institue le principe du Yovel :

 

Tous les 50 ans, le Yovel (le chofar) retentissait en plein Yom Kipour et les gens criaient : « Liberté ! »

 

Les serviteurs étaient affranchis de leur servitude et retrouvaient la terre qu’ils avaient  été obligés de vendre, ce qui leur permettaient de vivre en étant libre .

 

 

Vous avez vu comme moi, que les principes fondamentaux de la République Française sont déjà présent dans le Lévitique ?

 

Seulement , ici ce ne sont pas des principes , se sont des lois. Elles ne sont pas seulement justifiées par l’intérêt commun du peuple.

 

Elles traduisent ce rapport de Kedoucha , cette posture que nous devons avoir au monde, conscients que nous ne sommes pas les propriétaires de la terre, mais simplement des créatures invitées à la table de leur Créateur.

 

Ces notions, de liberté , d’égalité, de fraternité ont fait rêver les hommes, elles ont inspirées les révolutions qui à leur tout ont mis en place des régimes qui les ont atrocement trahies.

 

L’idée de kedoucha qui sous-tend toutes ces lois leur donne une profondeur messianique .

 

 

La parachat Behoukotai que nous lisons généralement avec Behar conclue le Sefer Vaykra en nous rappelant que ces règles, ce pacte fondé sur la « sainteté », la Kedoucha , sont vitales.

 

La kedoucha n’est pas un luxe, c’est la condition de la présence D’Hachem au sein d’Israel.

 

Les principes évoqués dans ce livre, essentiellement celui de la fraternité sont déterminants pour que la bénédiction d’Hachem éclaire l’histoire d’Israël et pour qu’elle nous éloigne de la catastrophe engendrée par l’ égoïsme, l’abandon de ces principes.

 

 

Par 2 fois les transgressions des règles de sainteté ont divisé le peuple, entraîné la destruction des 2 Temples, l’exil du peuple juif et toutes les souffrances qui en découlèrent.

 

«Je t’ai averti devant les cieux et la terre ,  la vie et la mort sont entre tes mains , la bénédiction et la malédiction. Tu choisiras la vie »

 

Devarim (30,19)

 

CHABBAT CHALOM

 

RAOUL SPIBER

 

 

 

Publié dans commentairedelaparacha

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